PAS DE COMPLICITE AVEC LA TURQUIE ET DAESH

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Devant le Ministère des affaires étrangères en France

La Turquie enferme les combattants et combattantes Kurdes dans Kobane en bloquant les issues nord de la ville, empêchant ainsi les renforts et les approvisionnements en armes.

Depuis début décembre, la Turquie permet a Daesh d’attaquer directement Kobane depuis son propre territoire.

La Turquie a réprimé dans le sang les manifestations de soutien a Kobane : près de 50 morts.

Même si Hollande s’est fendu d’une phrase le 14 octobre disant que la Turquie doit absolument ouvrir sa frontière, tacitement la France est alignée sur l’axe Turquie-Quatar-Arabie Saoudite, qui sont les principaux fournisseurs de l’aide financière et matérielle aux combattants de Daesh.

La position de la France vise a faire de la Syrie un régime Islamiste Sunnite, qui deviendra, en outre une colonie/protectorat des puissances régionales, en particulier la Turquie.

Celle-ci est de loin, la principale puissance militaire et verrait bien la région placée une fois de plus sous la coupe d un nouvel empire Ottoman et un nouveau marché juteux pour les multinationales.

PAS DE COMPLICITE AVEC LE PROJET D’ANEANTISSEMENT DE L’AUTONOMIE KURDE EN SYRIE.

VIVE LA REVOLUTION DU ROJAVA.

Appel féministe en solidarité avec Kobanê

Cet appel est issu du collectif de solidarité avec les femmes de Kobanê, un collectif non-mixte basé à Paris. Vous pouvez retrouver plus d’informations sur leur page facebook Solidarité femmes Kobanê.

Retrouvez également la conférence de presse annonçant le départ d’une délégation féministe pour Kobanê ici, ainsi que les enregistrements de leur intervention de retour de Kobanê lors d’une conférence organisée par le collectif Anarchistes Solidaires.


Kobanê et le peuple de Rojava : les féministes saluent votre détermination et votre résistance armée 

La population de Kobanê est engagée dans un combat contre les attaques des groupes armés de Daesh, dont l’objectif est de faire disparaître l’espoir de l’auto-détermination des peuples de Rojava et un projet social émancipateur et féministe.

Les femmes et les combattantes de Kôbane nous montrent le chemin !

Les femmes de Kobanê s’engagent dans ce combat avec dignité et courage. Si les femmes subissent de graves attaques (viols et enlèvements), elles ne sont pas uniquement des victimes. Elles représentent environ 30 à 40 % des unités de défense multi-ethniques (Kurdes, Arabes, Assyriennes, Chaldéennes, Turkmènes, Arméniennes) et multiconfessionnelles (Musulmanes, Yezidis, Chrétiennes, Juives) qui mènent la résistance contre les attaques de Daesh à Kobanê. Ce sont des combattantes qui défendent les droits de leurs peuples et leurs droits de femmes. Elles n’ont pas attendue la Coalition internationale pour s’organiser.

Nous féministes, sommes fières du combat qu’elles mènent. L’organisation politique de Rojava qu’elles défendent est un combat féministe : présence des femmes à tous les échelons politiques, en tant que co-maire dans toutes les municipalités et comme combattantes dans les unités de défenses du peuple (YPG) ; création de maison des femmes, d’assemblées populaires et d’académies pour les femmes ; création des unités non-mixtes de défense des femmes (YPJ) pour s’organiser contre les violences masculines, et aujourd’hui pour défendre la population contre les attaques de Daesh.

Droit à l’autodétermination du peuple Kurde et des peuples de Rojava ! Non aux projets impérialistes d’occupation !

Dans la région, le peuple Kurde doit faire face à la Turquie, qui a toujours réprimé toutes tentatives d’auto-détermination. La montée en puissance de Daesh a été rendue possible par le régime dictatorial et répressif de Bachar Al Assad, puis par les politiques des Etats-Unis, de l’Europe, des Monarchies du Golf et de la Turquie, qui ont contribué à les armer. « . Ces puissances n’ont aucun intérêt à laisser le peuple de Rojava gagner cette bataille, comme le montre la répression du gouvernement Turque qui arrête, enferme et assassine les militant-e-s qui manifestent leur soutien à Kobanê.

 Nous dénonçons le soutien du gouvernement Hollande au projet de la zone tampon défendue par la Turquie. La zone tampon est récusée par les combattant-e-s de Rojava car c’est une nouvelle tentative d’occupation de l’Ouest Kurdistan. Nous soutenons les combattant-e-s de Rojava dans leur refus d’une intervention des armées impérialistes par voix terrestre, qui, quels que soient leurs noms (« lutte contre la barbarie » ; « mission civilisatrice » ; « défense des femmes ») ne propagent que la guerre et la misère pour les peuples et les femmes, comme en Irak, en Afghanistan, en Palestine, en Centrafrique …

En tant que féministes, nous soutenons la demande des combattan-e-s de Rojava :

des armes sans condition !

Non à la complicité du gouvernement français !

Nous dénonçons la complicité de l’Etat français dans l’agression du peuple kurde. Non seulement le gouvernement français ne soutient pas la résistance du peuple de Rojava ; mais de plus, il a laissé faire l’assassinat de trois militantes Kurdes en plein Paris, en janvier 2013, au su et au vu des services de renseignements français, et, encore aujourd’hui il refuse d’ouvrir les dossiers concernant cette affaire.

 Vive la lutte des femmes ! Vive la solidarité féministe internationaliste !

Nous aussi, nous sommes en lutte contre le capitalisme, contre le racisme, contre l’impérialisme et contre le patriarcat. Nous sommes mobilisées pour les droits des femmes, contre les violences masculines et contre le viol, contre les lois islamophobes, contre les politiques discriminatoires, contre les guerres impérialistes, contre le néo-colonialisme et le sionisme, pour l’auto-détermination des peuples comme pour la Palestine. Les combattantes des YPJ et des YPG défendent une société porteuse d’un projet social et féministe qui remet en cause le patriarcat et l’Etat-Nation, qui défend l’auto-détermination des peuples et l’émancipation des femmes. Aujourd’hui, mobilisons-nous et agissons pour exprimer notre solidarité avec elles ! Les actions et les manifestations de solidarité des féministes du monde entier sont essentielles pour renforcer nos combats communs. La victoire ou la défaite des combattantes à Rojava sera une victoire ou une défaite pour nous, ici, car nos luttes sont liées. En tant que féministes, mobilisons-nous ! Nous refusons toute instrumentalisation de notre solidarité féministe à des fins racistes et islamophobes.

Solidarité féministe avec la résistance des femmes à Kôbane !

Appel à l’initiative de  « Féministes en solidarité avec Kôbanê » : solidaritefemmeskobane@gmail.com

Les anarchistes et le Rojava

La coalition des hypocrites

     Dernièrement, la coalition des impérialistes menée par les Etats-Unis s’est vue obligée de reconnaître la résistance acharnée des combattants et combattantes de Kobané, et les a soutenus par des frappes aériennes. Il ne faut cependant pas être dupes, ce revirement est purement opportuniste. Ils ont fait le pari que Kobané tomberait rapidement, et ce n’est que parce que les unités d’autodéfense ont résisté si longtemps qu’ils se sont vus obligés d’agir. Il aurait été bien trop compliqué d’expliquer pourquoi personne ne soutenait cette ville menacée d’un massacre, que tous les médias annonçaient comme perdue mais qui refusait de tomber. Même la Turquie fait mine de réviser sa position, mais personne n’est dupe, les Kurdes qu’elle soutient sont ceux du clan Barzani, la bourgeoisie nationale d’Irak, et non les militants et militantes révolutionnaires du PYD qui sont en première ligne. La frontière turque n’est toujours pas ouverte, et la répression des manifestations de soutien en Turquie nous montre bien dans quel camp est le gouvernement d’Erdogan. Le gouvernement régional du Kurdistan en Irak fait désormais mine de soutenir la résistance de Kobané, mais c’est bien la première fois que le clan Barzani lève le petit doigt pour la soutenir, ce ne sont pourtant pas les occasions qui ont manqué. Le revirement de certains Etats du Golfe maintenant présents dans la coaliton ne nous trompe pas plus : on sait qu’ils ont participé financièrement à l’armement des djihadistes de Syrie sous prétexte de lutte contre Bachar El-Assad. Au milieu de tout cela, la France, après avoir soutenu les propositions inadmissibles d’Ankara, notamment de « zone tampon », s’aligne désormais sur celles de la coalition et fait mine de soutenir la résistance kurde. Ce revirement n’aurait certainement pas eu lieu sans les importantes mobilisations de soutien à la résistance.

    Cependant, les armes qu’ils se targuent d’avoir envoyées ne sont jamais parvenues à Kobané car elles ont été livrées intentionnellement aux peshmergas de Barzani en Irak.

Ne pas se tromper d’ennemis

   La lutte de Kobané étant désormais sous les projecteurs, il peut être tentant pour certains de nos ennemis de transformer ce combat pour la liberté en un conflit de civilisations. Certains cherchent à nous convaincre que les Kurdes, présentés comme occidentalisés, chrétiens, seraient menacés par des barbares musulmans. Remettons donc quelques pendules à l’heure : au Rojava la révolution a beau être laïque, une grande partie de la population est musulmane. Les brigades d’autodéfense regroupent tous les groupes, ethnies et religions de la région dans leur combat contre Daesh. Les simplifications islamophobes des médias et des politiciens ne doivent pas nous tromper, le coeur du combat n’est pas une opposition entre l’islam, les Arabes et les Kurdes. La lutte ne se joue pas sur le terrain de la culture ni de la religion ou de la « civilisation », mais entre une révolution multiculturelle pour l’autonomie et une force réactionnaire à visée hégémonique. Ne nous laissons pas diviser par ceux qui voudraient instrumentaliser notre soutien, nos ennemis sont les autoritaires de toutes origines et croyances.

Soutenir et encourager la révolution

   Voilà déjà deux ans que le Rojava, cette région syrienne peuplée majoritairement de Kurdes, s’est lancée dans la construction de son autonomie.

   Il faut avant tout souligner que, dans cette région de peuplement kurde, toutes les cultures et religions sont traitées sur un pied d’égalité, ainsi il n’est pas rare que des cantons adoptent trois langues officielles et que des représentants des peuples ou religions minoritaires aient une place attitrée dans les conseils. On peut ainsi trouver chrétiens et musulmans, Turcs et Kurdes, sunnites et chiites siégeant côte à côte ou combattant dans les mêmes unités d’autodéfense. Un nouveau système judiciaire se met actuellement en place avec pour but principal d’installer un mode de gestion des conflits plus démocratique, visant à la réhabilitation et à la réparation plutôt qu’à la punition. Une forme particulière d’autogestion, appelée confédéralisme démocratique ou autonomie démocratique, propose une forme de gestion collective de la société, basée sur des conseils de communes auxquels participent tous les habitants, ces communes sont ensuite regroupées en communautés de districts ou de villages, et enfin en cantons. Le but affiché est de combattre le principe de l’Etat-nation et de le remplacer par une confédération de communes et de cantons. La résistance, tout en continuant son combat pour la reconnaissance du peuple kurde, ne pense désormais plus que cette libération passe forcément par la construction d’un Etat: celui-ci est désormais perçu comme une menace pour les libertés, quelle que soit son origine.

     La libération des femmes est un des éléments centraux, et les plus mis en avant, mais ne se limite pas aux bataillons des unités d’autodéfense féminines (YPJ). La place des femmes dans la nouvelle organisation de la société a été repensée, et certaines mesures ont été mises en place ; les représentants élus doivent maintenant être deux, un homme et une femme, et un pourcentage minimum de femmes est requis aux postes de décision ou dans les assemblées. La polygamie et les mariages forcés ont été interdits, et des structures spécifiques composées de femmes sont chargées de ces questions ainsi que des problèmes de violence conjugale, de viol, de « crime d’honneur », etc. De façon générale, nous manquons encore d’informations sur cette nouvelle forme d’organisation au Rojava, et nous n’avons pas la naïveté de croire qu’une révolution détruise du jour au lendemain les racines de toute domination. Nous ne croyons pas non plus que toutes les mesures prises soient en accord avec nos convictions anarchistes et que, surtout en période de guerre intense, une solution soit trouvée à tous les problèmes de l’ancien système. Ainsi la question sociale est rarement abordée; or, en tant qu’anarchistes, nous considérons qu’aucune société, aussi « démocratique » soit-elle, ne peut résoudre la question sociale sans redistribution des richesses et des moyens de production, et leur gestion directe par la population. Cependant, nous avons la certitude que quelque chose de nouveau se passe dans la région, et qu’il est possible d’espérer que la révolution se renforcera, s’étendra et vaincra au Rojava.

Des armes pour Kobané !

Ouverture des frontières !

Vive la révolution, au Rojava comme ailleurs !

Anarchistes Solidaires

[CGA] Fascistes de l’EI, bas les pattes du Rojava ! Solidarité avec le processus révolutionnaire kurde !

Depuis plus de deux ans, le Rojava (Kurdistan syrien), est engagé dans un processus révolutionnaire spécifique. Resté longtemps à l’écart de celui proposé en Syrie car considéré comme trop marqué par l’idéologie panarabe et nationaliste, puis confronté à une contre-révolution interne fasciste et religieux takfiri, le Rojava développe ses propres institutions sociales, chasse les troupes du régime de Bachar, et affronte les forces politico-religieuses ou nationalistes arabes qui tentent de liquider cette dynamique autonomiste.

Se développe alors à une échelle populaire de masse une dynamique d’auto-organisation sociale, économique et politique, fondée sur un projet de « confédéralisme démocratique » incluant la lutte pour l’égalité homme-femme, l’inclusion des minorités religieuses, nationales et sexuelles dans les institutions locales.

Ce projet de confédéralisme démocratique est porté par le la KCK (confédération kurde), alliant mouvement populaire (TEVDEM) et le partis politique PYD, proche du PKK.
Le PKK, initialement influencé par une idéologie marxiste-léniniste posant la question kurde en terme de lutte de libération nationale pour la constitution d’un Etat nation, a évolué sous l’influence de son fondateur, Abdullah Öcalan, vers des positions critiquant la logique nationaliste, la doctrine marxiste-léniniste et son caractère centralisateur.

Influencé par les idées du communiste libertaire américain Murray Bookchin, théoricien du municipalisme libertaire et de l’écologie sociale, il critique la stratégie nationaliste (construction d’un Etat nation) pour lui substituer une stratégie de développement d’institutions locales autonomes, assurant le développement de la culture kurde sans pour autant construire un cadre centralisateur et homogénisateur.

Cette évolution, si elle ne s’est pas faite sans heurts, et reste toujours en butte à certains héritages autoritaires, est d’une grande importance pour la région : elle marque la perspective d’une rupture avec un nationalisme négateur de la diversité culturelle et sociale de la région, avec une idéologie patriarcale et conservatrice religieuse, avec une vision laique et socialiste de la question kurde.
Parallèlement, cette stratégie s’appuie sur le développement d’un mouvement d’autodéfense populaire armé, avec la création de milice (YPG et YPJ) garantissant une large place aux femmes, qui permet l’autodéfense des kurdes, et particulièrement des femmes kurdes, face aux différents régimes et aux fascistes religieux.

Nos camarades anarchistes syrienNEs turcQUEs, kurdes et iranienNEs ne s’y sont pas trompés : ils et elles ont déclaré leur soutien sans réserve à ce mouvement populaire d’autodéfense, qui ouvre une autre voie pour le Moyen-Orient. Quelles que soient les critiques qu’elles et ils  font sur la forme partidaire, sur ce qu’ils et elles estiment être une critique insuffisante de l’institution étatique, elles et ils reconnaissent dans la processus révolutionnaire au Rojava un acquis précieux à préserver, à étendre et à défendre par tous les moyens face aux fascistes religieux, aux manœuvres de l’Etat turc et des impérialismes occidentaux, mais aussi au régime de Bachar El Assad. Cela au nom de l’unité antifasciste et de la solidarité révolutionnaire.

Quant à nous, et pour les mêmes raisons  il nous semble que le mouvement d’auto-organisation populaire kurde mérite tout notre soutien face aux fascistes religieux. Cela passe par la dénonciation de l’hypocrisie des États occidentaux qui continuent de classer le PKK comme « organisation terroriste » tout en tolérant le soutien de l’État turc aux fascistes religieux. Qui instrumentalisent la situation pour alimenter dans leurs frontières une politique raciste, et pour défendre au Moyen-Orient leurs intérêts géostratégiques, en sacrifiant au besoin les populations kurdes.
Des Etats qui voient dans la création d’une « zone tampon » une solution alors qu’il ne s’agit que d’une occupation qui mènerait à son terme la liquidation de l’autonomie populaire au Rojava.
Pour nous cette solidarité se traduit  par notre soutien  aux travailleuses et travailleurs kurdes en lutte  quand ils et elles réclament:

  •  Des armes pour les révolutionnaires kurdes, préservant ainsi leur autonomie politique et leur permettant d’assurer leur autodéfense face aux fascistes et au régime

  •  La fin du classement du PKK comme organisation terroriste par l’UE et l’arrêt de la persécution des militantEs kurdes et des actions de solidarité avec le Kurdistan

  •  L’ouverture d’un corridor pour les combattants kurdes afin qu’ils puissent envoyer des renforts à Kobané

  •  La rupture de toute coopération policière et militaire de l’État français avec l’État turc

Le 21 octobre 2014
Relations Internationales de la Coordination des Groupes Anarchistes

Texte disponible sur http://www.c-g-a.org/content/fascistes-de-lei-bas-les-pattes-du-rojava-solidarite-avec-le-processus-revolutionnaire-kurde